Un guide illustré de la FAO aide les scientifiques et les chercheurs à identifier les poissons de la zone mésopélagique de l’océan, située entre 200 et 1 000 mètres de profondeur.
Bien en dessous de la surface de l’océan Atlantique, des objets brillants glissent dans des profondeurs d’un noir d’encre. Il s’agit de groupes de lanternules, des organismes dits photophores produisant une lumière d’origine biologique. Les lanternules qui s’y rassemblent en bancs formant des couches si compactes qu’elles peuvent réfléchir les faisceaux émis par les sonars. Pendant de nombreuses années, les océanographes ont pris ces "obstacles" pour le fond de l’océan ! Située entre 200 et 1 000 mètres de profondeur, la zone mésopélagique de l’océan constitue l’un des plus grands écosystèmes de la planète, mais aussi le moins connu. Le programme EAF-Nansen, mis en œuvre par la FAO, a rédigé un guide d’identification entièrement illustré consacré aux poissons mésopélagiques de l’Atlantique Centre et de l’Atlantique Sud-Est. Cet ouvrage approfondi présente en détail 126 espèces de lanternules et 426 autres espèces de poissons vivant dans cette zone. Il est l’aboutissement du travail d’une équipe mondiale d’experts, de taxinomistes et de scientifiques et d’un illustrateur scientifique. Son élaboration ne représente qu’une partie des travaux de recherche consacrés aux ressources et écosystèmes océaniques que réalise le programme.
Bien qu’ils vivent habituellement dans des profondeurs allant de 200 à 1 000 mètres, les poissons mésopélagiques se rapprochent de la surface de l’océan peu avant le coucher du soleil pour se nourrir, avant de replonger pour échapper aux prédateurs. Ils contribuent ainsi à la "pompe biologique", processus par lequel le carbone présent dans l’air est transporté vers les profondeurs océaniques. C’est l’une des différentes manières dont les océans captent et stockent le dioxyde de carbone atmosphérique. Sans cette pompe, la concentration de CO2 dans l’atmosphère serait deux fois supérieure à son niveau actuel. D’après plusieurs études récentes, les poissons mésopélagiques seraient le plus grand groupe de vertébrés au point de vue de la biomasse. Le secteur de la pêche a donc commencé à s’y intéresser et envisage de s’en servir comme nouvelle source de farine et d’huile de poisson. Il importe donc de bien comprendre ces espèces pour veiller à ce que l’intensification éventuelle de leur exploitation se fasse selon des méthodes durables et éviter de possibles répercussions négatives.
Identification guide to the mesopelagic fishes of the central and south east Atlantic Ocean